Fleur se préparait à quitter la capitale bourguignonne pour rejoindre celle de la Franche-Comté. Cependant, depuis deux jours, elle ne cessait de rechercher son époux, qui se volatilisait au petit matin, soit disant pour partir en éclaireur et surveiller leurs arrières… ou plutôt devrai-je dire leurs devants, mais Fleur doutait de cette prétendue excuse. Son époux semblait la fuir… serait-elle devenue si ennuyante? Se lassait-il déjà d’elle… Tant de questions sans réponse fusaient dans son esprit. De plus, pour comble de son sort, Fleur était prise de nausées matinales dès qu’elle osait mettre un pied à terre. Elle ne savait quel mal était en train de la ronger, mais une chose était certaine, c’était de plus en plus perturbateur… elle avait peine à garder les pieds dans les étriers, bien droite sur sa jument… chaque trop, chaque galop lui créait un inconfort de plus en plus visible… si bien qu’elle devait s’arrêter à tous les miles parcourus. Son époux ne s’était bien entendu rendu compte de rien, vu qu’il était absent quand cela la prenait… que dirait-il ou plutôt que ferait-il s’il la voyait au bord du vomissement chaque fois qu’elle se mettait en selle ou mettait un pied à terre au sortir du lit. Fleur se dit qu’elle devrait consulter un médicastre en arrivant à Dole à l’insu de son cher et tendre époux. Elle ne voulait point l’inquiéter inutilement surtout si c’était anodin. Pourtant, la peur au ventre la prit… elle se rappelait la dernière fois qu’elle avait consulté un médicastre, il lui avait donné 15 jours à vivre…pas un de plus et pourtant, elle était là et bien là… Depuis ce diagnostic erroné, Fleur s’était juré de ne plus remettre les pieds chez un tel charlatan. Elle en était là de ses divagations, quand elle entreprit de faire le tour de la ville à la recherche, une fois de plus, son ange. Elle espérait tant qu’ils feraient la route côte à côte comme au début de leur voyage de noces, ces instants magiques commençaient à lui manquer et elle était un peu lasse d’être délaissée de la sorte. Elle savait son époux très occupé et féru de sécurité, surtout quand il s’agissait de son épouse, mais trop c’était comme pas assez. Elle arriva près d’une fontaine, située à proximité du forgeron de la place. Elle mit pied à terre. Elle posa son regard sur la forge et aperçut son baron de mari en grande discussion avec le forgeron… elle l’appela :
« Faross… », les mots moururent sur ses lèvres… prise d’une soudaine nausée, elle vomit tout son soûl et s’affaissa sur le pavé… la belle s’était évanouie.
Sujet: De Dijon à Dole 
Sam 15 Aoû 2009 - 20:58